C'est l'histoire d'une identité

ou : expliquer la naissance de l'identité graphique d'une agence en laissant la parole à celle qui l'a créée…

Voilà un peu plus de deux mois que Mon Oncle a vu le jour, et on ne vous a pas encore parlé de Julie. Réparons donc cela.

Lancer une agence – au-delà du temps, de la patience et de l’administratif – cela demande d’imaginer un nom et une identité graphique. Pour le nom, Pierre-Emmanuel vous a déjà raconté son histoire et ses coulisses dans une lettre précédente. Pour l’identité graphique que nous partageons avec vous, ici et sur notre page LinkedIn depuis quelques semaines, c’est une autre histoire.

Julie Girardot est designeuse, directrice artistique, UX, directrice de création, un peu tout ça et travaille avec les équipes de Mon Oncle depuis de nombreuses années. Elle a collaboré avec nous auprès de nombreux clients comme le Cofrac, Keolis ou encore la CNIL. Elle a d’ailleurs créé son propre studio de design : studio jigé. Il était naturel pour nous de lui demander de réfléchir et de créer l’identité graphique de l’agence.

Et le mieux, c’est de laisser Julie en parler :

Sur un post-it, quelques notes : Mon Oncle, logo, Tati, pas de côté, 6 jours, fin août.

En dix-sept minutes et dix secondes d’appel, tout était dit. Évidemment, il y a du Tati dans le discours. Là-dessus, aucune surprise : j’ai l’habitude du prosélytisme cinéphile de Pierre-Emmanuel et de François, et je suis à deux doigts de créer une grille de Bingo imperdable pour nos prochaines visios.

« On adore le film mais il ne faut pas trop y faire référence hein, on doit s’en détacher au maximum ! » Bon.

Première évidence : Mon Oncle a un grain et ne fait rien comme tout le monde. Un peu comme les auteurs de la Nouvelle Vague, l’agence rejoint le club des enfants pas sages du postmodernisme, qui questionnent tout, rejettent la conformité, s’amusent des histoires qu’on se raconte pour se donner une contenance.

Seconde évidence : retranscrire tout ce joyeux chaos dans une identité visuelle pérenne ne sera pas chose simple. À l’autre bout du téléphone, j’ai senti le poids des attentes, y répondre constituait déjà un espoir.

Alors comment ? D’abord en ramenant de l’erreur et du défaut. Il faut des touches manuelles un peu partout dans l’identité pour casser la rigidité de l’HTML : ramener de la matière derrière les pixels, du graphite derrière le vectoriel…

Ensuite en évitant tous les codes du web : laissons tomber les petits carrés de nos écrans 4K dans les scrolls infinis auxquels ils appartiennent. La Nouvelle Vague, c’est l’antithèse du lisse et du formaté : ça a du grain, de la texture, des erreurs, un montage un peu sec qui donne du rythme. C’est aussi ce qu’il faut à Mon Oncle.

Et puis du rouge, du ROUGE, vibrant, entier, qui imprime les rétines !

Petit aparté : il y a des moments dont je ne me lasserai jamais dans mon métier, notamment celui des pupilles qui s’écarquillent quand ce que j’esquisse fait vriller les cœurs en temps réel. C’est dans ces signes infimes que se loge selon moi toute la valeur du design. Faire du beau, c’est une chose ; faire juste, c’est la félicité. La première fois que j’ai présenté les pistes créatives, dont ce fameux logo, à PeM et François, c’était pareil.

« On te rappelle demain pour te dire qu’on va prendre Typofun ! » Là encore, aucune surprise.

Au final on se retrouve avec une identité aussi « bold » que la typographie qu’elle met à l’honneur, et un système modulaire, façon design suisse, qui offre toujours plus d’opportunités à l’accident. Un pied dans ses influences des années 60, et un autre dans les standards contemporains du web, Mon Oncle exécute des pirouettes ubiquitaires sans jamais se prendre au sérieux. Un logo, certes, mais qui existe sous plein de formes différentes, qui n’est jamais exactement le même, qui se pose et s’impose là où il a envie de le faire. Des codes RVB, passés encore et encore à la photocopieuse, façon fanzine. Un outil suffisamment précis pour servir de guide, et suffisamment simple pour prendre vie quelque soit le contexte à l'agence.

Et quelle longue vie pleine de richesses je souhaite à Mon Oncle !

C’est peu dire que le travail de Julie sur l’identité graphique de notre agence nous a séduit : une charte graphique complète qui reflète tout le grain de folie et tous les pas de côté que nous mettons chaque jour dans notre travail.

Merci Julie !